Controverse à Sauveterre

Beaucaire, Garons, Saint Gilles, Sernhac, les centrales photovoltaïques vont être de plus en plus nombreuses, ouverture à la concurrence du service public et quota d’énergies renouvelables obligent.

Sur le canton deux ont déjà passé le cap des enquêtes publiques, celle de Laudun qui s’étendra au sud de l’ancienne zone portuaire sur la friche industrielle d’Arcelor Mittal et dont les travaux viennent de commencer et celle de Roquemaure. Cette dernière sera construite au lieu dit la Ramière route de Saint-génies de Comolas, à l’aplomb de la distillerie La Carthaginoise de la socièté Camille Fauque et sur la friche des anciennes installations. L’enquête publique y est favorable, elle s’est déroulée cet été discrètement à la surprise du commissaire enquêteur : « Le registre d’enquête numérique n’a fait l’objet d’aucune contribution, la localisation de futures installations sur des délaissés au sein d’une zone en friche, l’absence de conflits d’usage et de co-visibilité avec les habitations de village le plus proche, expliquent probablement le désintéressement du public pour ce projet. »

Précisons que l’enquête s’est déroulée dans les règles de publicité et que le projet de la société Générale du Solaire est parfaitement monté. En outre la friche industrielle choisie n’a que peu d’autres possibilités de mise en valeur. Il faudra cependant attendre que deux parcelles incluses dans le projet soient vendues à la société, les travaux ne commenceront pas avant plusieurs mois, ou même années. Rappelons que les centrales photovoltaïques ne peuvent être construites que sur des sols dégradés.

Un terrain pollué ou pas?

Si les projets de Laudun et Roquemaure n’ont pas posé de problème car personne ne remet en cause la dégradation des terrains choisis cela ne sera sans doute pas le cas de celui de Sauveterre. Jacque Demanse , maire de Sauveterre, a pourtant indiqué que les projets d’investissements de la commune « donnent priorité à la protection de l’environnement » lors de ses vœux à la population. Mais en ce qui concerne le projet de centrale photo voltaïque il semble que certains remettent cette protection en doute.

Ce projet s’étend sur 7 hectares, 9.2ha clôturés, au lieu dit la Combe Boiteuse à l’est de l’Aspre. Il a déjà été évalué durant l’enquête sur le PLU de la commune et donné lieu à un avis défavorable du commissaire enquêteur auquel la commune a souhaité passer outre.
En effet pour le commissaire enquêteur les avis nombreux des « personnes publiques consultées soulignent dans leurs avis les problèmes et inconvénients générés par ce projet. Je considère que ces avis sont pertinents et que les observations formulées n’ont pas reçu de réponses satisfaisantes. La principale argumentation de la commune est de respecter la loi sur la transition énergétique et de lutter contre le dérèglement climatique. M. le maire souligne que c’est le rôle des PLU d’anticiper pour les générations futures. On ne peut qu’adhérer à cette politique mais dans le cas présent c’est le choix du terrain qui n’est pas convaincant. » Ces avis et d’autres de particuliers, de listes d’opposition et de la société de chasse l’amène à conclure que : « Je considère donc a priori que les terrains de la zone Npv du PLU ne sont pas adaptés à un tel projet et je recommande de maintenir ces terrains en l’état, voire des les valoriser pour des activités de randonnée, de chasse, de pacage ou autres. »

Jacques Demanse n’a pas souhaité répondre à notre demande d’interview, mais il a rencontré cet été nos confrères d’Objectif Gard à qui il a déclaré que « depuis [le rapport du PLU] il a obtenu l’accord des services de l’état », pour lui le terrain est dégradé car site d’une ancienne décharge : « hydrocarbures, solvants et compagnie Ça a été une décharge pendant des années, ça a pris feu, c’était un terrain de moto-cross… »

Bien sur ce n’est pas l’avis des opposants à ce projet, notamment Sophie Bizet, elle travaille pour un bureau d’étude spécialisé en environnement, ECOSYSTEM, qui intervient auprès de grands groupes français, et est à l’origine d’une page Face Book contre ce projet1. Pour elle « Il y avait bien l’ancienne décharge du Roc Troca mais elle été située en contrebas de la colline et pas en haut où il n’y a que des déchets inertes, sur une toute petite surface, et sans doute déposés par la mairie ou des entreprises travaillant pour la mairie car le terrain est fermé par un portail dont seul la mairie possède la clef. Ce terrain n’est pas pollué j’en veux pour preuve qu’il n’apparait pas sur la BASOL2 »

Alors Jacques Demanse, fort de sa réélection, va-t-il passer en force ou discuter avec les opposants à ce projet qui semblent ne pas manquer d’arguments ? Les écouter serait en tous cas plus diplomatique.

1 https://www.facebook.com/groups/3135560439845258

2 Base de données sur les sites et sols pollués (ou potentiellement pollués) appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif du ministère de l’environement.

Wilfrid Lefebvre photo WL : terrain de la future centrale de Roquemaure.

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